Livre rare. Sigmar Polke. Catalogue de l'exposition du Musée d'Art de la Ville de Paris (20 octobre au 31 décembre 1988).
"Quand je ferme les yeux, je vois des couleurs" confia Sigmar Polke à Suzanne Pagé lors de conversations échangées durant la préparation de cette exposition (la première d'importance consacrée à l'artiste en France).
Il y a, chez Polke, une évidente fascination pour la couleur, la couleur comme matière, flux, devenir. Il ne cesse de la soumettre à un travail d'expérimentation pour en libérer les potentialités insoupçonnées : "Quand je travaille avec du tellure, des poudres impures ou des éléments réduits en poudre, c'est simplement pour voir ce qui arrive..." C'est donc à juste titre que la dimension alchimique de son travail a été maintes fois soulignée. De fait, Polke manipule des couleurs rares et nocives : le vert de Schweinfurt, les couleurs minérales à base d'arsenic (le réalgar, l'orpiment), les sels de cobalt...Mais bien au delà de la métaphore alchimique, ce souci de la couleur-matière et ce goût pour l'expérimentation ("voir ce qui arrive") s'imposent comme les principes premiers d'une oeuvre qui traverse les genres, les styles et les formes.
Contributions de Bernard Lamarche-Vadel, Demosthènes Davvetas, Bernard Marcadé, Bice Curiger, Hagen Lieberknecht. Illustrations en couleurs.